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La Chine, une civilisation écologique
Ce site est né d'un constat : si nous voulons limiter les dégâts occasionnés par les dérèglements climatiques, il est urgentissime d'agir. Or nos instances gouvernementales, que ce soit à un niveau national, européen, ou même international (comme avec les COP) sont enchaînées par les fers du libéralisme, un système qui se mord la queue puisqu'il est lui-même l'origine des désastres que subit notre planète. Plus aucune organisation politique ne saurait honnêtement garantir un redressement de la situation, sauf en se débarrassant radicalement et au plus vite de cet ordre cannibale dont même les chiens de garde ne savent plus en quelle langue aboyer. La violence du capitalisme s'est à ce point accrue ces dernières décennies que le changement climatique se profile à présent comme une solution plausible pour éliminer les plus pauvres de la planète : 60% de l'humanité sont directement visés par les catastrophes naturelles; et les pandémies qui vont aller en s'accélérant font partie du lot.
Est-ce cela l'avenir que nous voulons laisser à nos jeunes, à nos enfants, aux générations futures ? Ont-ils d'autres choix que d'imaginer un « retour aux valeurs refuge »... une « vie dans les bois »1, une agriculture coopérative, des économies locales, une conscientisation des « essentiels », des rites qui donnent sens, une ville sans publicité et à taille humaine, des habitats groupés et intergénérationnels, le recyclage des anciens matériaux et des anciens métiers, etc. Ces utopies ne sont pas neuves, elles prennent leur source dans la mouvance écologique des post-soixante-huitards ; aujourd'hui, elles sont indispensables, vitales même, car elles donnent du souffle à un renouveau désirable. Mais en aucun cas elles ne peuvent servir à masquer la révolte face à un système destructeur ; en aucun cas, elles ne peuvent mettre en veilleuse notre « devoir d'insurrection »2.
A l'heure où nos saintes démocraties sont sur le point de signer un « holocauste climatique »3, - ceci en invoquant les « Droits de l'homme », morbides sarcasmes – n'est-il pas temps de laisser notre européocentrisme au porte-manteau et d'aller chercher quelque inspiration chez nos voisins ? A l'avant-garde de la protection de l’environnement, on trouve les rescapés du « camp socialiste du Sud », principalement Cuba et la Chine, car « c’est bien le socialisme, c’est-à-dire la capacité d’investir massivement (et sans retour immédiat sur investissement), à l’échelle nationale et de façon coercitive dans des plans de protection des sols, des ressources énergétiques et de l’environnement naturel, qui s’avère le plus efficace et prometteur. »4 Sans forcément répondre à nos repères démocratiques et en évitant les pièges grossiers de la libre entreprise, ces pays qui ont grandi grâce au socialisme montrent des réalisations viables et durables du point de vue de la protection de l’environnement, ceci à grande échelle. Propices à redonner espoir à un Occident sur le point de sombrer dans une éco-dépression sociétale, Cuba et la Chine sont les précurseurs d’une véritable « révolution verte » dont nos militants écolo auraient beaucoup à apprendre.
La Chine, le « pays le plus pollué du monde », a répondu aux défis climatiques dès 2005, date à laquelle l'innovation verte a commencé à se répandre comme une traînée de poudre dans ce pays-continent. Le gouvernement de Pékin a imposé des technologies vertes à une échelle de plus en plus large, si bien que la Chine s'est mise à en fixer les standards pour le reste du monde. A présent, c'est nous qui importons ces nouvelles technologies de Pékin. En phase avec ce développement ultra-rapide, une conscience écologique a gagné l'ensemble des populations chinoises. Si, à cela, on ajoute une tradition qui mise sur le communautaire plutôt que sur l'individuel, la Chine est devenue un exemple de « civilisation écologique ».
Avec son système hybride qui ne rentre dans aucun de nos catalogues spéculatifs, la Chine peut se targuer d'essais très réussis d'une économie qui mêle le social et l'écologique, un éco-socialisme qui a engendré d'immenses fermes solaires, des champs d'éoliennes à perte de vue, des barrages d'une capacité électrique jamais égalée, des bâtiments publics à zéro consommation d'énergie, des milliers d'hectares reboisés autour des mines de charbon pour inverser le taux de CO2, 66 milliards d'arbres replantés pour freiner le désert, des techniques sophistiquées de désalinisation de l'eau de mer, un « soleil artificiel » pour générer un nucléaire propre, des voitures à hydrogène par millions, etc. Les exemples de réalisations écologiques ne manquent pas, et ses projets placent la Chine comme véritable leader d'une révolution verte.
Quand nos experts s'étendent sur la Chine, rien ne correspond à ce qui s'y passe en réalité, ou si peu de choses ; d'abord parce que nous lisons la Chine avec nos critères occidentaux, sans tenir compte de l'écart de pensée. Ensuite parce que la campagne antichinoise s'accentue à mesure que le capitalisme est menacé ; son état moribond explique un « China bashing » hyper-agressif. Or les Chinois font un travail remarquable au niveau de la protection de l'environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique, mais nous l'ignorons ou le dénigrons. Une telle propagande contre la Chine nécessite une mobilisation de la part de ceux qui n'y cèdent pas.
Ce site propose une sélection d'articles qui visent à rétablir un certain équilibre quant à une Chine qui, en à peine vingt ans, est devenue une « civilisation écologique ».
Elisabeth Martens, le 1 mai 2020
"Quant à la 'civilisation écologique' annoncée par Xi Jinping et aux défis environnementaux en Chine, je dois dire que si nous adoptions en Europe des mesures aussi efficaces, et quelquefois radicales, pour la protection de l'environnement, nous pourrions seulement alors donner éventuellement des leçons. Les résultats obtenus en Chine à ce jour sont incroyables, surtout après quarante années de croissance accélérée et aveugle. Mais pour en prendre conscience, encore faudrait-il que les journalistes étrangers en poste à Pékin acceptent de sortir de leurs bureaux climatisés et de faire de vraies missions de terrain... Je pense en effet que les 'démocraties libérales' sont incapables de gérer efficacement et durablement la crise environnementale, elles se contentent de discours, de communication, prisonnières des lobbies industriels et en réponse à des écologistes qui ne sont pas toujours très sérieux eux-mêmes. Je pense pour ma part que la Chine pourrait bien être le modèle de protection de l'environnement pour les décennies à venir. », écrivait Lionel Vairon, le 13 avril 2020
Lionel Vairon (décédé en 2020) a été sinologue et docteur en études extrême-orientales, diplômé en science politique, ancien diplomate en poste en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. Il a enseigné à l'Institut National des Langues et Civilisation Orientales (INALCO), à HEC, à l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN) et a dirigé le séminaire Chine au Collège Interarmées de Défense (École de Guerre). Acteur de terrain autant que conférencier et enseignant, Lionel Vairon préparait actuellement un livre sur la "Civilisation écologique de Xi Jinping" lorsque son aventure s'est arrêtée brusquement en décembre 2020. Hommage à lui.
« … et de mauvaises langues prétendront qu'en plus, les Chinois volent notre soleil ! », disait J-P Desimpelaere, à propos du « Riyuetai » de Dezhou. Jean-Paul Desimpelaere (décédé en 2013) a été co-administrateur de l'association Belgique-Chine, le manager de l'agence de voyage « Belgique-Chine » de 1980 à 2002, et le président de l'association « Euro-China ». Il est le fondateur du site www.tibetdoc.org et est à l'initiative de ce site www.chine-écologie.org
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Notes :
1 Référence au livre de Henri Thoreau "Walden ou la vie dans les bois"
2 Comme en parle Jean Ziegler dans "Le capitalisme expliqué à ma petite-fille"
3 Terme emprunté à Monique Pinson-Charlot: https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=JB75qjw0XSI
4 https://www.legrandsoir.info/la-chine-avant-garde-de-l-ecologie-reelle.html
Le socialisme chinois et le mythe de la fin de l’Histoire
Bruno GUIGUE, le 20 août 2018
En 1992, un politologue américain, Francis Fukuyama, osait annoncer la « fin de l’Histoire ». Avec l’effondrement de l’URSS, disait-il, l’humanité entrait dans une ère nouvelle. Elle allait connaître une prospérité sans précédent. Auréolée de sa victoire sur l’empire du mal, la démocratie libérale projetait sa lumière salvatrice sur la planète ébahie. Débarrassée du communisme, l’économie de marché devait répandre ses bienfaits aux quatre coins du globe, réalisant l’unification du monde sous les auspices du modèle américain.[1] La débandade soviétique semblait valider la thèse libérale selon laquelle le capitalisme - et non son contraire, le socialisme - se conformait au sens de l’histoire. Aujourd’hui encore, l’idéologie dominante martèle cette idée simple : si l’économie planifiée des régimes socialistes a rendu l’âme, c’est qu’elle n’était pas viable. Le capitalisme, lui, ne s’est jamais aussi bien porté, et il a fait la conquête du monde.
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