Fusion nucléaire : la Chine a allumé son « soleil artificiel »

par Nathalie Mayer pour Futura Sciences, le 7 décembre 2020

Il y a un an, la Chine achevait la construction de son réacteur à fusion nucléaire expérimental, le tokamak HL-2M. Les responsables du projet viennent d'annoncer l'avoir mis en service avec succès. Ils y placent l'espoir de maîtriser enfin une source d'énergie propre.

 

Schéma du Tokamak (EAST), le réacteur expérimental de Hefei (Chine)
Schéma du Tokamak (EAST), le réacteur expérimental de Hefei (Chine)

 

La fusion nucléaire: les chercheurs l'envisagent comme la solution ultime à nos problèmes énergétiques. Car produire de l'énergie en rapprochant des noyaux atomiques -- comme le fait naturellement le soleil -- se fait sans émission de gaz à effet de serre, sans production de déchets radioactifs et avec moins de risques d'accident.

La Chine l'avait annoncé en 2019. Son réacteur à fusion nucléaire expérimental le plus performant serait opérationnel en 2020. Mission accomplie il y a quelques jours avec la mise en service du tokamak HL-2M. Il est affectueusement surnommé « soleil artificiel ».

À terme, sa chambre de confinement magnétique devrait en effet générer une chaleur phénoménale de plus de 200 millions de degrés Celsius. C'est plus de dix fois plus que la température qui règne au cœur de notre étoile.

Avec son "Tokamak", la Chine apporte une pierre de plus à l’édifice Iter. Mais c'est l'une des conditions établies par les physiciens pour parvenir à leur but.

Pour permettre des réactions de fusion nucléaire, un tokamak doit aussi assurer une densité de particules suffisante pour produire le plus grand nombre de collisions possible et un temps de confinement de l'énergie assez long pour assurer des collisions à grande vitesse.

Le « soleil artificiel » chinois devrait apporter des données utiles aux équipes qui développent le projet Iter de réacteur à fusion nucléaire international basé en France. Lancé en 2006, il rassemble 35 pays et devrait être achevé fin 2025, avec plus de cinq ans de retard, pour un coût total estimé à près de 20 milliards d'euros, soit plus de trois fois le budget initial.

L'assemblage du million de pièces constituant ce gigantesque soleil articficiel -- qui vise les 150 millions de degrés Celsius -- a commencé en juillet dernier, à Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône).

 

Source : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/fusion-fusion-nucleaire-chine-allume-son-soleil-artificiel-64846/