Pensée chinoise, pensée écologique

par Élisabeth Martens, le 12 mai 2020

Pourquoi la vie, pourquoi la mort, pourquoi l’être humain, pourquoi la conscience, pourquoi la souffrance, pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Autant de questions existentielles que se pose tout être humain, mais que la Chine, contrairement à l’Occident, a vite laissé au portemanteau des énigmes insolubles. En Chine, la question du "comment des choses" a rapidement supplanté celle du "pourquoi des choses" ; elle y a trouvé un avantage pratique, la pensée du lien, que nous appelons communément la pensée de l'écosystème.

 

 

 

La Chine, les deux pieds dans la terre

L’établissement de communautés villageoises sur les rives du Fleuve jaune au Nord et du Fleuve bleu au Sud de la Chine est attestée à partir du 8ème millénaire AC. Les larges bassins fluviaux se prêtant à la sédentarisation, les autochtones se sont mis à cultiver. Remplir les greniers exigeait de passer maître dans l'art de l'observation : celle de la terre, des germinations, des saisons, des lunaisons, etc. Il fallait aussi pouvoir tisser des liens entre les phases du vivant et celles des climats décrivant des « nœuds » dans le temps, comme ceux du « réveil des insectes », de la « petite abondance » ou de la « rosée blanche », il fallait connaître les métaux que recèlent les terres pour favoriser telle graminée ou telle fabacée, il fallait distinguer entre les insectes pollinisateurs et les ravageurs, etc.

A la même époque, nos ancêtres chassaient et cueillaient ; après quoi ils ont connu une longue période de vie pastorale. Ils ont déambulé sur les plateaux secs et arides de l’Asie centrale jusqu'au 2ème millénaire avant Jésus-Christ. La vie pastorale exige de s'ériger en maître du bétail, il faut le guider, le diriger, le discipliner. Dans la Bible, Dieu est représenté comme un berger qui guide son troupeau. En outre, les pasteurs devaient partir à la recherche de pâturages plus verts pour nourrir leur cheptel, celui-ci était leur seule richesse, leur unique moyen de survie. Acculés par un environnement souvent hostile, ils allaient conquérir de nouvelles terres. Comme « Ulysse qui part pour un long voyage », les pasteurs étaient des nomades.

Certains sinologues, comme André-Georges Haudricourt, Jacques Gernet, François Jullien, voient dans la différence entre ces deux modes de vie – agricole et pastoral – une cause possible de l'écart entre nos deux modes de pensée – de la Chine et de l'Occident -, un écart qui va se creuser avec le temps. Selon eux, le mode de vie pastoral aurait donné naissance à des civilisations conquérantes – nous en sommes les héritiers - pour lesquelles l'ordre, le verbe, le commandement, le logos étaient une question de survie. Ces civilisations ont établi une distinction nette entre celui qui commande et celui qui reçoit les ordres. L’un ne peut pas être l’autre, il ne pourra jamais le devenir, il l’exclut même, tant il s’agit d’une relation de dominant à dominé, de conquérants à conquis, de maîtres à esclaves. En outre, la pensée du conquérant est tournée vers un « extérieur à », un « en-dehors de » qui donne direction et sens : c’est là-bas, où les pâturages sont plus verts et l’eau plus abondante, qu’il faut aller et soumettre.

 

 

Ce clivage entre conquérants et conquis fut effectif durant le Néolithique et s'est consommé avec la pensée grecque. Le modèle d’Aristote où « A n’est jamais non-A » est un exemple de ce processus cognitif exclusif : la cause ne se confond jamais avec l’effet.  « Cause » et « effet » sont comme deux boules de billard qui se percutent l’une l’autre et qui, de proche en proche, font tomber la dernière boule dans le trou ; l'origine et l'aboutissement sont distincts et connus. La pensée issue du mode de vie pastoral et conquérant se dirige d’un point à un autre, elle a un sens, une direction, un but. Elle se lit comme un livre, du début à la fin, les événements de l’histoire s’enchaînent l’un l’autre, logiquement : « Que ton oui soit oui, que ton non soit non ». Le « oui » et le « non » tranchent entre noir et blanc, bons et méchants, bien et mal, etc., de la même manière qu'ils distinguent entre « corps » et « esprit », l’un relevant de la matière périssable, mortelle, presque sans intérêt, l’autre relevant du divin, de l'éternel et le rejoignant. Et nous voilà, nous, Occidentaux, écartelés entre deux pôles inconciliables, habités de « tensions à résoudre », habités de « crise à surmonter ».

Pour mesurer l’écart entre cette pensée et celle issue des ancêtres chinois, il suffit parfois de relever un détail linguistique qui de prime abord paraît anodin : dans la langue chinoise, il n’existe aucun terme signifiant « oui » et « non ». Ces mots présents dans toutes les langues indo-européennes sont absents de la langue chinoise. Bien sûr, le chinois ne manque pas de manières d’affirmer et de nier, et de rendre toutes les nuances entre ces deux extrêmes, mais le « oui » et le « non » n’existent pas dans la langue chinoise. Dès lors, en Chine, « A peut être non-A », toute phrase affirmative contient en elle-même sa propre négation. « Tout 'ceci' est donc aussi un 'cela', tout 'cela' un 'ceci'. Tout 'cela' détermine un ensemble d'affirmations et de négations, de même que tout 'ceci' détermine son propre ensemble de négations et d'affirmations (...) C'est pourquoi le sage instaure la concorde grâce à un usage judicieux de l'affirmation et de la négation et se laisse porter par le mouvement céleste. C'est ce qui s'appelle opter pour l'ambivalence", écrivait Zhuangzi au 4ème siècle avant Jésus-Christ.

En langue chinoise, de nombreux mots continuent de transmettre le message de l'ambivalence, une tension nécessaire à l'évolution, car propre au vivant. Nos philosophes de la Grèce antique ont ignoré les sentiers sinueux de la matière qui, elle, n'a tracé que courbes, volutes, méandres, spirales et éclaboussures d'étoiles. Ils ont préféré la ligne droite, l’ascèse de la logique déductive. D'élagage en élagage, ils ont fini par façonner un logos binaire, dualiste, qui se résume dans "l'axe du bien" et "l'axe du mal". A contrario, les pensées et langues archaïques de l'humanité, dont la chinoise, tiennent compte des contradictions, ce sont elles qui expriment la complexité du réel.

Paysage de rizières dans le Guangxi
Paysage de rizières dans le Guangxi

 

La Chine, le « pays de l'eau »

Proches de la complexité du vivant, forts d'une ambivalence assumée, les Chinois se sont mis à observer le fonctionnement de leur environnement, le « shan shui », « 山水 ». Ces deux caractères, « montagne » et « eau », quand ils sont associés, rendent l’idée « paysage ». L'observation s’est tournée vers l’eau, plus particulièrement vers l’impact de l’eau sur la montagne, le travail de l'eau sur la roche. L’eau, par sa capacité à s’infiltrer, se laisser couler, suivre le mouvement vital est devenue un symbole majeur du Taoïsme. C’est aussi de l’observation de ses flux que sont nés les grands travaux hydrauliques qui caractérisent le génie de la Chine : canaux d'irrigation, digues, barrages, écluses, etc., autant de cicatrices laissées dans la chair de son histoire. Yu Le Grand, un des cinq empereurs mythologiques représentants la fondation de la civilisation, est le patron de l’ingénierie hydraulique. La Chine fut baptisée le « pays de l’eau ».

 

 

Ces travaux hydrauliques se perpétuent aujourd’hui : le Grand Barrage sur le Yangzi a provoqué une levée de boucliers parmi nos écologistes qui ont invoqué les glissements de terrain, l'inondation de terres cultivables, les tremblements de terre causés par le poids des énormes masses d'eau stockées dans les réservoirs, la ruine des habitats de reproduction de poissons et, évidemment, le déplacement de millions de personnes. Ce que l’on dit moins est que l'hydroélectricité en Chine se situait en 2018 au premier rang mondial, aussi bien en termes de puissance installée (27,3 % du total mondial) qu 'en termes de production (29,4 %). En 2017, elle fournissait déjà 17,9 % de la production d'électricité du pays et Pékin prévoit d’amener son pourcentage d’électricité verte à 30% d’ici 2020, dont la moitié grâce à des centrales hydroélectriques.

Nouvelle levée de boucliers pour le projet de détournement de l'eau du Yangzi et de certains de ses affluents pour l'amener vers le nord. Ce projet concerne surtout les villes de TianJin et de Pékin où les ressources étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que, selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. La Chine du nord est aride et connaît une pénurie chronique en eau, alors que le sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose de ressources en eaux excédentaires. D'où ce projet pharaonique qui, à terme, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau par an, soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure). Il devrait être achevé dans son ensemble en 2050, mais il a déjà connu plusieurs retards notoires.

Projet des trois routes pour amener l'eau vers le nord du pays
Projet des trois routes pour amener l'eau vers le nord du pays

 

 

Une Chine verte ?

Selon un rapport publié en avril 2015 par l'institut de recherche national sur l'énergie renouvelable, la Chine est en mesure d'obtenir la majorité de son énergie à partir d'énergies renouvelables d'ici 2050: 60 % de son énergie totale seront fournis par le vent, l'énergie solaire, l'énergie hydraulique, la biomasse et l'énergie géothermique, et la part des énergies renouvelables dans la production électrique atteindront 86 % (34 % d'éolien, 28 % de solaire, 14 % d'hydraulique, le reste : surtout biomasse et déchets) tandis que celle du nucléaire 5 %.

La Chine est également pionnière dans la recherche d'un « nucléaire propre », une énergie provenant de la fusion nucléaire, comme dans le soleil qui transforme à chaque instant des quantités colossales d'hydrogène en hélium en dégageant une importante quantité d'énergie. Contrairement à la fission nucléaire telle que dans les centrales actuelles et qui occasionnent d'encombrants déchets radioactifs et émettent une grande quantité de gaz à effet de serre, la fusion n'engendre pas de déchets radioactifs. Depuis le début des recherches en 1950, les ingénieurs se sont toujours vus bloqués par les plusieurs millions de degrés à atteindre, les matériaux ne résistaient pas à de telles températures. Mais en 2020, les ingénieurs chinois prévoient de tester la fusion dans un réacteur qui atteint 200 millions de degrés. Si cette nouvelle opération repousse les limites de la fusion nucléaire, elle n’est pas encore capable de démocratiser la pratique. Une fois ce problème solutionné, la fusion nucléaire sera une véritable révolution énergétique, car en plus d’être peu risquée, elle est une source d'énergie naturelle inépuisable et propre.

Nous avons pourtant l’image d’une Chine polluée, polluante et très énergivore. Elle l’est effectivement, et le restera jusque dans les années 2030 parce que sa démographie, malgré une politique de natalité sévère (obligation de l’enfant unique dans les villes) ne sera pas stabilisée avant cette échéance. Mais si la Chine a de grandes ambitions écologiques, c’est tout d'abord parce qu'elle a les capacités économiques et techniques pour les réaliser, mais c'est aussi parce qu'elle n’a plus d’autre choix. En supposant que sa croissance économique continue à augmenter telle que ces dernières décennies (10%/an), si elle ne tenait pas compte des limites de son environnement, elle irait droit à sa perte et entraînerait avec elle le reste de la planète. La Chine est donc acculée à investir dans la recherche d'énergies renouvelables et durables.

Elle prévoit également l’accroissement de la surface des réserves naturelles et le reboisement, à grande échelle, dans tout le pays. Un vaste programme écologique nommé « la Grande muraille verte » a été mis en place en 1978 pour freiner l'avancée du désert de Gobi. 66 milliards d'arbres ont déjà été plantés. A terme, en 2075, le reboisement devrait s'étendre sur 4 480 kilomètres de long. C'est le projet de reforestation le plus vaste du monde.

 

Carte de la surface couverte par la « grande muraille verte »
Carte de la surface couverte par la « grande muraille verte »

 

La reforestation et la protection de l'environnementale étaient déjà à l'ordre du jour lors du plan quinquennal de 2005-2011, époque à laquelle le gouvernement a encouragé les « ONG vertes ». Depuis lors, les associations de protection de l’environnement sont devenues de plus en plus nombreuses et de plus en plus actives en Chine. Le gouvernement estime qu’elles ont un rôle indispensable de contrôle de l’environnement et de prévention de la pollution. Si l’activisme vert est un phénomène relativement récent, il peut toutefois se comprendre dans une continuité historique : les Chinois, grâce à leur sens de l’observation, leur pragmatisme, leur pensée relativiste et leur habitude de mise en relation ont inventé une multitude de techniques pour améliorer leur quotidien et pour mieux s’adapter à leur environnement. L’industrialisation à outrance qui, en Chine, n’a démarré que durant la seconde moitié du 20ème siècle n’a pas pu annihiler des millénaires de pensée écologique.

 

Une éthique du savoir et non de l'avoir

En outre, grâce aux travaux de Joseph Needham, on ne peut plus oublier que jusqu’au 16ème siècle, les Chinois étaient en avance de plusieurs siècles sur l’Occident dans de nombreux domaines scientifiques et techniques. En médecine, par exemple, leur découverte de la circulation du sang date du 2ème siècle, même chose pour l’endocrinologie, les biorythmes, le diabète, etc. Une première laparotomie s’est faite au 2ème siècle, un premier vaccin contre la variole fut inoculé à grande échelle au 10ème siècle, alors que chez nous des millions de personnes en mourraient encore au cours du 18ème siècle. Les Chinois étaient en avance aussi dans les techniques agricoles : c’est d’eux que viennent la charrue, le semoir à rangs multiples, le harnais à collier, la brouette, la roue à eau, etc. En hydraulique, en techniques de navigation et de construction navale, en aéronautique, ils nous dépassaient largement. Les taoïstes aimaient observer les vents ascendants du haut de leur ermitage, dès le 4ème avant Jésus-Christ, ils ont fait voler des cerfs-volants, et à partir du 4ème siècle, ils les ont transformés en delta-plane... qui furent testés par des prisonniers de guerre.

 

 

Sans parler des quatre inventions majeures qui ont donné à notre Renaissance un tour décisif : le papier et l’imprimerie ont largement contribué à la diffusion du savoir, la boussole et la poudre noire ont favorisé la prise de pouvoir sur des régions lointaines... nos belles colonies ! La Chine qui pourtant a joui d'une suprématie économique au niveau mondial pendant quasi un millénaire (du 9ème au 18ème siècle) n'a jamais été à la conquête de pays lointains. Tout au plus, elle s'est rendue administrativement et économiquement indispensable à ses voisins proches et a peu à peu étendu son territoire, comme une tache d'encre sur un buvard. Si elle avait une pensée bien différente de la nôtre, elle avait aussi une structure de société différente de la nôtre, l’un renforçant l’autre.

Le système de la Bureaucratie céleste institutionnalisé par la dynastie des Han (début de notre ère) était un système d’État selon lequel toute la Chine – la terre, ses biens et ses habitants – appartenait à l’Empereur. Les individus ne possédaient rien, mais chacun avait sa place dans le rouage de cette bureaucratie. «  Shi – Nong – Gong - Shang » étaient les quatre catégories sociales, citées dans leur ordre d’importance, soient : « lettrés – paysans – artisans – commerçants ». Les lettrés étaient les mieux considérés et jouissaient des plus grandes faveurs : gouvernance de terres, maisons opulentes, facilités diverses, etc. Cela explique que nombre de Chinois, même paysans, voulaient entreprendre des études et devenir lettré. Encore maintenant, un Chinois qui a fait des études universitaires est un Chinois « sauvé », même s’il ne gagne pas grand chose, il est de bonne fréquentation. Ce sont ces lettrés que nous avons nommés, incorrectement, les « propriétaires fonciers ». En réalité, ils géraient les terres de l’Empereur, ce qui était un honneur.

 

Il y avait toute une hiérarchie parmi les lettrés, toutefois ceux qui étaient les mieux considérés et les plus décorés étaient les scientifiques : ingénieurs, mathématiciens, astronomes, médecins, biologistes, pharmacologues, géologues, etc. Les savants étaient glorifiés, parfois même divinisés. Les généraux et chefs d’armée étaient aussi dans la catégorie des « shi » (lettrés), mais on les considérait comme des « shi » de seconde zone, des lettrés ratés en quelque sorte. Les paysans (ou « nong ») venaient juste après les lettrés dans les quatre catégories sociales, car c’était sur les paysans que reposait le bon fonctionnement de la Bureaucratie céleste: sans les céréales cultivées par les paysans, les greniers impériaux ne pouvaient nourrir la hiérarchie des lettrés. Les paysans avaient en main un levier du pouvoir impérial dont ils se sont servis à plusieurs reprises pour faire chuter des dynasties corrompues, décadentes. Puis venaient les artisans qui devaient fournir les tissus (la soie a fait office de monnaie d’échange avec les pays voisins) et autres ustensiles nécessaires à la cour impériale et à la Bureaucratie céleste. Ceux qui se trouvaient tout en bas de l’échelle étaient les commerçants. Ceux-ci étaient méprisés parce qu’ils ne pensaient qu’à accumuler des biens matériels et à s’enrichir. C'est pourquoi, durant la Chine impériale, le moteur des sciences et des techniques fut une mise en avant du savoir par rapport à l’avoir.

Chez nous, à l’époque des Lumières, savants et scientifiques étaient stimulés par des intérêts économiques. C'est encore le cas maintenant, même si de plus en plus de scientifiques se rendent à l'évidence que la course effrénée de l'économie libérale est synonyme de destruction de la vie sur terre. La Chine qui est aussi entrée dans cette course insensée a su garder son bon sens. Son économie n'est pas uniquement guidée par le court terme, le profit immédiat et la croissance à tous prix, elle continue à penser à moyen et à long termes, et se donne ainsi la possibilité de planifier ses efforts qui actuellement sont dirigés vers une société harmonieuse vivant dans un environnement sain. Gageons qu'elle réussira à combler ses ambitions écologiques, car c'est la planète entière qui bénéficiera de « l'harmonie chinoise ».

La vision d'une société harmonieuse "à la chinoise" est en accord avec l'actuelle remise en question du modèle économique basé sur la concurrence et centré sur l’individu. Comme l’écrit le journaliste Hervé Kempf, directeur de "Reporterre, le quotidien de l'écologie": « Sortir du capitalisme, c’est reconnaître aux personnes d’autres motivations pour agir que leur intérêt propre : c’est aussi ôter à l’économie, la production des biens et leur échange, leur place exclusive dans la société, pour placer au centre de la représentation l’organisation des relations humaines en vue de leur harmonie. »