Etablir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations.

par la rédaction de l'Institut Schiller, le 21 mars 2022,

pour la Visioconférence internationale du 9 avril 2022

Notre monde est sous la menace existentielle immédiate d’une guerre généralisée et d’une destruction économique pouvant toucher des milliards d’êtres humains, incluant la possibilité d’une guerre nucléaire, et donc l’extinction possible de notre espèce. Il est donc d’une extrême urgence d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations, qui prenne en compte l’intérêt de chacune d’entre elles.

La guerre actuelle en Europe, les guerres à répétition en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Libye, au Yémen, en Somalie, au Soudan, et la propagation de la famine et des épidémies, ont déjà coûté la vie à des millions d’innocents et dévasté leurs familles, leurs moyens de subsistance et leur avenir.

La crise du Covid nous rappelle que chaque vie sur terre est liée et imbriquée avec toutes les autres. Nous devons nous concentrer sur la durabilité et l’inclusion pour améliorer l’état de notre planète et les conditions d’existence de nos populations. Pour cela, notre mission ne consiste pas uniquement à arrêter le mouvement autodestructeur actuel, mais à réunir les conditions de la paix et de la prospérité fondées sur les objectifs communs de l’humanité.

Nous devons concevoir un nouveau paradigme, un nouvel ordre dans les relations internationales, qui se concentre sur les besoins de notre planète et de nos peuples, afin d’écrire une nouvelle page de notre histoire.

Derrière le danger immédiat de guerre, se profile l’explosion en cours du système financier transatlantique. Un processus d’hyperinflation a été déclenché à l’échelle mondiale, accompagné d’un effondrement économique des nations occidentales.

La City de Londres et Wall Street, les responsables de ce système, s’empressent de détruire toute alternative fonctionnelle, telle que celle présentée par la Russie, la Chine, l’Inde ou d’autres. Les partenariats de la Chine avec l’initiative « Ceinture et Route » (Belt and Road) impliquent désormais près de 150 nations. L’establishment au pouvoir utilise son système financier pour perpétuer l’état colonial de sous-développement du secteur en développement avec des politiques malthusiennes.

Par conséquent, afin de mettre un terme à cette dynamique conduisant à la guerre et à la destruction, il est nécessaire d’établir un paradigme économique et financier entièrement nouveau. Il incombe à notre Conférence de relever ce défi en allant au cœur du problème. Cela signifie une approche intégrée de la sécurité, de l’économie et du développement de toutes les nations.

La Paix de Westphalie de 1648 est notre référence.

Non seulement se fondait-elle sur la promotion du bénéfice, de l’honneur et de l’avantage d’autrui, ainsi que sur l’oubli perpétuel, l’amnistie ou le pardon des offenses, mais elle prévoyait également une réorganisation financière pour tous les pays participants. L’on procéda ainsi à la sélection des dettes et des créances financières insolvables et illégitimes, et à leur règlement par annulation ou rééchelonnement négocié. Le rôle de l’État dans la reconstruction des nations après la guerre fut alors établi.

C’est à partir de la Paix de Westphalie qu’a été développé le droit international dans l’intérêt de tous les peuples, trouvant son expression la plus avancée dans la Charte des Nations unies, qui doit être absolument respectée dans le Nouveau Paradigme. La Déclaration universelle des droits de l’homme, les dix principes de Bandung et les cinq principes de coexistence pacifique contiennent tous des idées qui sont universelles et restent valables pour la promotion de la paix, du développement et de la coopération dans le monde.

L’ordre mondial conçu après la Seconde Guerre mondiale a donné naissance à l’ONU, à la Banque mondiale, au FMI, à l’OTAN, à l’OMC, à l’OMS et autres institutions similaires. Conçues pour promouvoir la démocratie, les droits de l’homme, le capitalisme, la consommation et des alliances militaires, ces institutions ont joué ce rôle pendant 75 ans.

Toutefois, elles n’ont pas respecté l’intention originelle du président américain Franklin Roosevelt concernant le système de Bretton Woods, tel qu’il l’avait conçu pour élever le niveau de vie des pays en développement et mettre fin au colonialisme. Il est temps de redessiner le monde pour tirer parti de l’hyperconnectivité et du nouveau paradigme et répondre aux besoins humains fondamentaux, à l’inclusion, à la nouvelle économie, à la survie durable et à la paix pour tous.

Nous sommes profondément convaincus que la paix ne peut être atteinte qu’en remodelant radicalement le système économique mondial afin d’incarner cette perspective.

Cette nouvelle vision du monde, conforme aux meilleures impulsions du passé, impose de choisir la durabilité, l’inclusivité et la connectivité contre l’ordre prépondérant de domination géopolitique et d’humiliation morale des faibles.Cette nouvelle vision, visant à créer une nouvelle plateforme mondiale et à porter l’humanité vers de nouveaux sommets, est spécifiée de manière très détaillée dans les propositions de l’éminent économiste américain Lyndon LaRouche, notamment dans ce qu’il a appelé ses « quatre lois » :

• Promulgation immédiate de la loi Glass-Steagall instituée par le président américain Franklin Delano Roosevelt, sans aucune modification et cette fois-ci à l’échelle mondiale, en soumettant toute la bulle financière spéculative à une réorganisation de faillite, afin d’empêcher le pillage du travail et des vies humaines.
• Retour à un système de banque nationale, du sommet vers la base et minutieusement défini, sur le modèle conçu par le premier secrétaire au Trésor américain, Alexander Hamilton, et repris plus tard par ceux qui s’en inspirèrent pour créer des systèmes de développement réussis.
• Etablissement d’un système de crédit associé pour accroître la productivité et la qualité du travail, de nature à augmenter la productivité physique-économique et le niveau de vie des individus et des ménages.
• Programme « à marche forcée » pour maîtriser la fusion thermonucléaire, promouvant de nouveaux principes physiques ainsi que des percées scientifiques fondamentales, de manière à engendrer les formes les plus élevées de développement et de densité des flux d’énergie.

L’homme est la seule espèce connue dotée de raison créatrice, ce qui le différencie de tous les autres êtres vivants. Cette capacité créative lui permet de découvrir continuellement de nouveaux principes de l’univers physique, ce que l’on appelle le progrès scientifique. Le fait que l’esprit humain, à travers une idée immatérielle, soit capable de découvrir ces principes, influant dans l’univers matériel sous forme de progrès technologique, prouve qu’il existe une correspondance entre la légitimité de l’esprit humain et celle de l’univers physique.

Dans cette perspective, l’économie n’a rien à voir avec le profit monétaire, mais a trait au bonheur des peuples, dans le sens où l’entendait le philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz, c’est-à-dire que chacun soit capable de développer tous les potentiels inhérents qu’il possède en un tout harmonieux, contribuant ainsi au meilleur développement futur de l’humanité.

Nous organisons cette Conférence pour inspirer les dirigeants qui ont la vision, le caractère, les capacités, le courage et l’engagement de communiquer, coopérer et créer ensemble en vue de l’unité, de la justice, de la démocratie, de la décentralisation et du développement humain, respectant leurs engagements au lieu de se soumettre à l’ordre international fondé sur les règles des faiseurs d’argent et des oligarques.

Arrêter « l’horloge de la fin du monde » avant qu’elle ne sonne minuit est une question de vie ou de mort.

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