Cop 28: "Sans la Chine et les Etats-Unis, on ne gagnera pas face à la crise climatique"
par l'agence Belga pour La Libre, le 29 novembre 2023
Chine et États-Unis, responsables à eux seuls de 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, entendent continuer leur collaboration à la 28e conférence de l'Onu sur le climat ,a déclaré l'émissaire américain John Kerry mercredi, à la veille de son ouverture.
"Nous sommes les deuxièmes, ils sont les premiers" émetteurs de ces gaz et "sans une action offensive de la Chine et des États-Unis pour réduire les émissions, on ne gagnera pas cette bataille", a souligné, de Dubaï, John Kerry au cours d'un point de presse.
"Nous avons décidé de travailler ensemble pour le succès de cette COP", a-t-il ajouté, mentionnant sa dernière réunion, début novembre, avec son homologue chinois, Xie Zhenhua.
Les discussions "se poursuivront dans les prochains jours à Dubaï", selon l'émissaire américain qui a appelé les deux pays à "accélérer" leur action pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, comme le préconise l'accord de Paris de 2015.
La Chine est le premier émetteur mondial actuel mais, en prenant en compte les émissions cumulées des pays à travers le temps, elle arrive deuxième, derrière les États-Unis.
Dans un entretien avec l'AFP en septembre, le chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fathih Birol, avait exhorté les États-Unis et la Chine à mettre de côté "leurs tensions géopolitiques et économiques" pendant la COP28.
Après des mois de discussions discrètes, les deux pays ont diffusé en novembre un communiqué commun sur le climat dans lequel ils affichaient de nombreux axes de coordination, notamment sur le méthane, le deuxième gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone. Ce communiqué mentionnait des objectifs communs pour la COP28.
L'une des décisions les plus attendues, à prendre officiellement par consensus, consistera à établir le premier "bilan" de l'accord de Paris.
Celui-ci doit "gagner la confiance du monde en étant sincère, fort, visionnaire et complet", a déclaré John Kerry, affirmant que les États-Unis pousseraient pour que soit mentionnée "l'accélération de la sortie des énergies fossiles 'unabated'", c'est-à-dire sans captage ou stockage du CO2.
"J'ai confiance dans le fait que nous ferons des progrès, la question, c'est à quel point ? (...) C'est au fruit qu'on jugera l'arbre", a-t-il philosophé.
