La big data chinoise : contrôle sanitaire ou menace pour la vie privée ?
par Richard Szymczak, le 25 mars 2021
Certains penseront – sans oser le dire - que c'est cela qui devrait être fait chez nous, pendant que la plupart vont crier au scandale et critiquer le gouvernement chinois pour ses méthodes intrusives qui menacent les libertés individuelles.
vidéo: https://youtu.be/hkMXyXMv9wc
En Chine, un code QR enregistré dans les téléphones portables est désormais obligatoire pour se déplacer dans les lieux publics. Il est réclamé à l'entrée des bureaux administratifs, des gares, des métros, des résidences, etc. Le QR code est vert quand la personne est saine, rouge quand elle est infectée par le coronavirus. Une majorité de la population chinoise estime que l'intelligence artificielle et le big data peuvent être utilisés comme des outils de contrôle efficaces et des atouts pour enrayer la pandémie.
D'autres outils numériques sont encore déployés pour freiner la propagation du Coronavirus, comme le casque mesurant la température des passants à 5 mètres de distance utilisé par la police municipale de Pékin, ou des drones qui planent au-dessus des files de voitures pour que les passagers enregistrent leurs déplacements, ou des centres de contrôle hyper-connectés, ou des applications sur smartphones qui détectent les personnes infectées les plus proches de soi, etc.
Des journalistes américains ou français dénoncent que les données individuelles sont « recueillies par le régime de Pékin à des fins de surveillance », ils parlent de menace pour la liberté de chacun. Mais si on réfléchit au-delà de ces éléments de propagande hyper-médiatisés dans le cadre de la guerre froide contre la Chine, on peut se demander si Google n'est pas tout aussi intrusif. Nous l'avons déjà tous constaté: il suffit d'une discussion informelle avec un ami ou un collègue menée devant notre PC à propos de l'achat d'une voiture, ou de crèmes amincissantes, ou d'un frigo ou de n'importe quoi d'autre et, pas même quelques minutes plus tard, on est bombardé de pub pour ces mêmes produits... alors que nous n'avons entamé aucune recherche sur Google pour les dits produits. Cela ne s'appelle-t-il pas de la surveillance et une intrusion dans notre vie privée ?
La guerre froide entre les États-Unis et la Chine ne fait que commencer. L'Occident frémit d'angoisse, et tout est bon pour dénigrer la Chine. Pourtant là-bas, on ne note aucune tuerie au fusil d'assaut dans des écoles, des supermarchés ou des parcs publics. Alors qu'aux États-Unis, ces « faits divers » sont devenus quotidiens, mais là, personne pour critiquer... il s'agit du monde libre !