La Chine abrite 47 géoparcs mondiaux UNESCO
par la rédaction de Chine-écologie, le 4 juin 2024
Dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies, l'UNESCO a approuvé l'inscription de 18 nouveaux géoparcs sur la liste du réseau mondial des géoparcs, dont 6 sont situés en Chine.
Créée en 2015, la désignation "Géoparc mondial UNESCO" reconnaît le patrimoine géologique dont la portée est internationale. Les géoparcs sont au service des communautés locales, alliant la conservation de leur patrimoine géologique unique à la sensibilisation du public et à une approche durable du développement.
Le 27 mars 2024, le Conseil exécutif de l’UNESCO a approuvé la désignation de 18 nouveaux géoparcs mondiaux, portant ainsi le nombre total de sites du Réseau mondial des géoparcs UNESCO à 213, répartis dans 48 pays.
L'UNESCO est prête à continuer de promouvoir ce concept dans les régions où les géoparcs sont moins nombreux, notamment en Afrique, dans les Etats arabes et dans les petits Etats insulaires en développement. Pour ce faire, l'UNESCO organise des missions d'experts, des séances de formation sur mesure et des consultations à l'échelle nationale et locale, afin d'accompagner la préparation des candidatures au statut de Géoparc mondial UNESCO, indique ce communiqué.
En Chine
La Chine abrite actuellement 47 géoparcs mondiaux après la nouvelle désignation de six géoparcs chinois par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
Parmi ces sites nouvellement désignés, le géoparc du mont Changbaishan Geopark, dans la province chinoise du Jilin (nord-est), couvre une superficie de plus de 2.700 kilomètres carrés. Les cinq autres géoparcs chinois nouvellement désignés sont le géoparc du Grand Canyon d'Enshi-grotte de Tenglongdong, au Hubei, le géoparc de Linxia, au Gansu, le géoparc de Longyan, au Fujian, le géoparc de Wugongshan, au Jiangxi, et le géoparc de Xingyi, au Guizhou.
Géoparc mondial UNESCO du mont Changbaishan
Situé dans le sud-est de la province de Jilin, le Géoparc mondial UNESCO du mont Changbaishan est une illustration à ciel ouvert du volcanisme. Ses reliefs spectaculaires et la grande variété de ses roches témoignent des importants écoulements multiphasiques qui s’y sont déroulés. Ainsi, l’« éruption du millénaire », l’une des plus importantes éruptions volcaniques de l’histoire moderne, survenue il y a environ 1 000 ans, a profondément marqué le paysage, donnant lieu à des accumulations pyroclastiques uniques d’importance internationale.
Vieux de plusieurs millions d’années, le mont Changbaishan est lui-même l’un des volcans composites les mieux préservés au monde. Il porte les traces de sa formation complète, permettant d’étudier les processus à l’œuvre dans la création des volcans. En son sommet, le lac Tianchi, qui est le lac de cratère le plus élevé et le plus grand d’Asie du Nord-Est, offre des vues à couper le souffle.
Il y a peu, le géoparc a entrepris une dépollution complète de l’écosystème d’eau douce à la source de la rivière Songhuajiang. Ses équipes collaborent en outre étroitement avec les populations locales pour favoriser le tourisme durable et faciliter les projets de restauration de l’environnement.
Géoparc mondial UNESCO du Grand Canyon d’Enshi – grotte de Tenglongdong
Le Géoparc mondial UNESCO du Grand Canyon d’Enshi – grotte de Tenglongdong est situé dans le sud-ouest de la province du Hubei. Il déploie des paysages d’érosion et de dissolution célèbres dans le monde entier et abrite des minorités ethniques au riche patrimoine culturel : les Tujia, les Miao et les Dong.
Les merveilles géologiques du géoparc s’étendent sur des strates exposées allant du Cambrien au Crétacé (il y a environ 539 à 66 millions d’années). Le système fluvial du Qingjiang taillade la topographie, façonnant un paysage karstique spectaculaire dans les roches carbonatées du Permien et du Trias, caractérisé par des falaises abruptes, des gorges profondes, des grottes et des rivières qui s’enfouissent. La surrection périodique du plateau du Qinghai-Tibet, résultant d’une collision continentale, a formé plusieurs surfaces d’aplanissement et donné naissance au système de grottes à plusieurs niveaux de Tenglongdong et au Grand Canyon d’Enshi, dont la renommée est mondiale. Le paysage géologique révèle une biodiversité remarquable. Le géoparc est couvert à 67,3 % par des forêts luxuriantes, ce qui représente une superficie de plus de 450 kilomètres carrés. On y dénombre plus de 4 000 espèces végétales et 500 vertébrés terrestres différents.
Outre la splendeur géologique du géoparc, le riche patrimoine culturel des Tujia, des Miao et des Dong se trouve au cœur du territoire. Les visiteurs peuvent découvrir l’architecture traditionnelle, les chants, les danses et les festivals folkloriques et ainsi mieux saisir le tissu culturel de la région.
Géoparc mondial UNESCO de Linxia
Le Géoparc mondial UNESCO de Linxia est situé dans la province du Gansu. Son paysage se démarque par des moyennes montagnes, des collines et des bassins. La région a joué un rôle décisif dans le développement historique et culturel de la Chine.
Le spectaculaire relief Danxia, le long du fleuve Jaune, présente d’étonnantes formations rocheuses colorées, forgées par l’érosion, les intempéries et la gravité. Le géoparc abrite les célèbres grottes du temple Bingling, décorées de sculptures complexes taillées dans la paroi de la falaise, ainsi que l’une des traces fossiles les plus longues et les mieux préservées, composée 24 empreintes consécutives de ptérosaure – la première espèce de vertébrés capable de voler. On y trouve la plus grande concentration de fossiles de mammifères anciens de Chine.
Avec des origines remontant à plus de 5 000 ans, Linxia, sur les rives du fleuve Jaune, était un important relais de poste le long de l’ancienne Route de la soie. La province du Gansu est mondialement connue pour être le berceau de la tradition musicale populaire du hua’er, commune à neuf groupes ethniques et inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Le hua’er s’inspire d’un vaste répertoire traditionnel et représente un témoignage oral vivant et fascinant de l’évolution sociale récente de la Chine, grâce aux chanteurs qui commentent les changements auxquels ils assistent.
Géoparc mondial UNESCO de Longyan
Le Géoparc mondial UNESCO de Longyan révèle les traces géologiques de l’évolution tectonique du sud-est de la Chine sur près de 300 millions d’années. Son abondant patrimoine géologique comprend le complexe granitique de Meihuashan, les couches rouges de Guanzhaishan et l’important gisement cuprifère-aurifère de type porphyre et épithermal de Zijinshan.
Parsemé de forêts naturelles qui comptent parmi les plus denses de l’ouest du Fujian, le géoparc recèle une biodiversité très riche. Le taux de couverture forestière de la montagne Meihuashan – surnommée la « Montagne mère de la province du Fujian » – atteint 95,4 %. Le géoparc abrite des espèces animales et végétales endémiques, parmi lesquelles la Panthera tigris amoyensis (tigre de Chine méridionale) et le très rare Taxus chinensis var. Mairei (if de Chine).
Longyan est également le berceau de la culture Hakka. De nombreuses traditions uniques y ont perduré, telles que la danse du dragon « You Da Long », le carnaval « Zou Gu Shi », au cours duquel les participants arborent des tenues traditionnelles, ou encore l’art de l’impression sur bois. Enfin, l’architecture Hakka y est également mise en valeur par les maisons rondes de Peitian, réparties en rangs compacts le long de rues pavées.
Géoparc mondial UNESCO de Wugongshan
Le Géoparc mondial UNESCO de Wugongshan est situé à la jonction de trois villes de la partie occidentale de la province du Jiangxi : Pingxiang, Yichun et Ji’an. Il abrite des paysages géologiques fascinants, tels que des « forêts de pierre » en granit du Jurassique (201 à 145 millions d’années), des prairies alpines qui recouvrent des gneiss granitiques érodés du Silurien (444 à 419 millions d’années) ou encore des sources chaudes. Le géoparc regorge d’un patrimoine géologique bien préservé, ce qui en fait un site d’importance cruciale pour l’étude de la formation initiale du bloc de la Chine du Sud et de la compression et de l’extension intracontinentales qui s’ensuivirent.
Le géoparc est à l’origine de nombreuses initiatives pour promouvoir le géotourisme et renforcer ainsi les liens entre les communautés locales et ses paysages uniques. L’organisation de festivals de camping attire des milliers de personnes et favorise les activités de plein air, telles que les courses de VTT et les carnavals de feux de joie. Des parcours autour de l’agriculture, qui mettent en lumière la cueillette à travers les vergers et les plantations de thé, sont une autre façon de découvrir ses paysages.
Géoparc mondial UNESCO de Xingyi
Situé dans la Province de Guizhou, le Géoparc mondial UNESCO de Xingyi recèle des trésors géologiques et des paysages naturels spectaculaires, tels que les gorges de la rivière Maling, d’où s’écoule une centaine de cascades en période de mousson. S’étendant à perte de vue, le site de Wanfenglin compte plus de 20 000 sommets de karst. En 2013, il a été l’un des quatre sites pittoresques de Chine mis à l’honneur par l’émission d’un timbre-poste.
Le géoparc est mondialement connu pour sa « faune de Xingyi », un site datant de la fin du Ladinien (242 à 237 millions d’années), riche en fossiles de reptiles et de poissons marins exceptionnellement bien préservés qui offrent un aperçu unique de la transition des formes de vie marine du littoral vers le large. Il s’agit du seul site paléofaunique qui révèle des traces du renouvellement des reptiles marins du Ladinien au Carnien (237 à 227 millions d’années) dans sa totalité.
Le géoparc abrite de nombreux groupes ethniques minoritaires, parmi lesquels les peuples Buyi, Miao, Yi, Hui, Gelao et Shui. Les Buyi, qui sont les plus nombreux, sont connus pour l’excellence de leur artisanat textile (tissage, impression batik, brocart et broderies).
Plusieurs projets sont en cours au sein du géoparc. Parmi eux, la coopérative apicole Wanfu Qixing soutient les personnes handicapées et leurs familles en produisant et en vendant du miel, tandis que la base de floriculture Lüyua est un centre de recherche, de culture et d’éducation consacré aux orchidées et à d’autres espèces végétales menacées, doté d’une base de données riche de 2,5 millions de pousses d’orchidées et de 50 000 plantes menacées.
Sources:
https://french.news.cn/20240328/3b712f5df3b44afeb3638e922f7a22c5/c.html
http://french.xinhuanet.com/20240328/6d2c642469e14f3cb5aa1d6dd19ff324/c.html
https://www.unesco.org/fr/articles/lunesco-designe-18-nouveaux-geoparcs