La Chine contruit 30 villes éponges pour adoucir le choc du changement climatique

par Brice Louvet pour Sciencepost, le 15 novembre 2017

La Chine prend au sérieux les répercussions du changement climatique. L’une des conséquences de ce réchauffement global est l’inondation de plus en plus fréquente de villes en pleine croissance et surpeuplées. Pour lutter contre ce problème croissant, le pays poursuit le développement de ces « villes éponges ».

 

la ville éponge, un modèle de résilience
la ville éponge, un modèle de résilience

 

En 2010, environ 700 personnes ont été tuées et plus de 300 ont été portées disparues à cause des glissements de terrain causés par les inondations en Chine. En juillet dernier, 56 personnes ont été tuées et des villes entières ont été détruites à cause des pluies excessives et des inondations dans le sud du pays. Les catastrophes naturelles sont une conséquence du changement climatique qui menace de nombreux pays, mais la Chine prend fermement position contre de telles inondations avec une initiative inspirante : celle de construire des villes éponges. Des systèmes de drainage avancés aux routes absorbantes, ces villes « nouvelles générations » pourraient bientôt être en mesure de mieux repousser les eaux de crue dévastatrices.

Les eaux de pluie seraient-elles une opportunité plutôt qu’un problème ? L’initiative Sponge City, lancée en 2015, investit dans des projets axés sur l’absorption des eaux de crue. De nouvelles structures sont actuellement explorées dans une trentaine de villes, y compris Shanghai, Wuhan et Xiamen. L’objectif annoncé est ambitieux : d’ici 2020, 80 % des zones urbaines en Chine devront réutiliser au moins 70 % de leurs eaux pluviales. Plus de 12 milliards de dollars de financement ont d’ores et déjà été alloués pour modifier les infrastructures (le gouvernement fédéral ne participe qu’à hauteur de 20 %, le reste est financé par les gouvernements locaux et des investisseurs privés).

L’enjeu de ce programme est autant de renforcer la résilience des villes face aux inondations, que de développer le recyclage des eaux collectées par ces nouvelles infrastructures. Ces eaux pluviales peuvent ainsi être utilisées pour recharger des réserves d’eau souterraines, pour l’arrosage d’espaces verts voire même pour remplacer l’eau potable pour certains usages ménagers. L’utilisation de plantes aux propriétés filtrantes reconnues pour la composition des espaces végétalisés peut permettre une première étape de filtration de ces eaux de pluie.

Lingang, une ville située dans le district de Pudong à Shanghai, travaille actuellement pour devenir la plus grande ville éponge du monde. Un effort soutenu par un financement de 119 millions de dollars du gouvernement local. La ville a d’ores et déjà commencé à planter sur les toits, à construire des zones humides (qui stockent l’eau de pluie) et à construire des routes perméables capables de stocker les eaux de ruissellement.

Ligang, en voie de devenir la plus grande ville éponge du monde
Ligang, en voie de devenir la plus grande ville éponge du monde

 

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