Un train aussi rapide qu’un avion, pour une empreinte carbone bien moindre

par la rédaction de Chine-écologie, le 3 juin 2024

En 2023, le réseau ferroviaire chinois totalisait 155 000 kilomètres, dont 42 000 de lignes à grande vitesse. Mais la Chine ne s'arrête pas en chemin, après avoir développé des trains à suspension magnétique pouvant atteindre 620km/h, elle se propose d'ici 2030 de concevoir des trains aussi rapide que des avions.

 

 

En Chine, ce train aussi rapide qu'un avion pourrait dépasser les 1000 km/h
En Chine, ce train aussi rapide qu'un avion pourrait dépasser les 1000 km/h

Mais pourquoi la Chine met-elle un tel acharnement à améliorer son réseau ferroviaire malgré le coût élevé et l'endettement que cela représente ? C'est qu'en 2024, la Chine compte encore 1,5 milliards d'habitants. Bien que la population chinoise aborde une courbe descendante, si chaque Chinois adulte se dote d'une voiture comme nous le faisons dans nos pays industrialisés, le réseau routier se verrait rapidement sursaturé, le smog s'installerait à long terme au-dessus des mégapoles qui, en moyenne, occupe une surface de 40 km² et accueille une population d'environ 1,5 à 2,7 millions de citadins.

La longueur du réseau ferroviaire chinois a été multiplié par sept depuis 1949. En 2023, avec ses plus de 155 000 km de voies, le réseau de transport ferroviaire est devenu le plus long au monde.

Le projet de la grande vitesse a émergé dans les années 80 mais dans les années 90, le ministère chinois du Rail choisissait d’augmenter progressivement la vitesse des lignes existantes plutôt que de se lancer dans un projet de ligne nouvelle.

Le réseau à grande vitesse de 42 000 km de voies est devenu le premier au monde dès décembre 2020.

 

 

Le maillage des TGV de 2004, révisé en 2008, se composait de 8 couloirs à grande vitesse, 4 nord-sud et 4 est-ouest. La ligne Wuhan-Guangzhou (Wuguang PDL), inauguré le 26 décembre 2009, peut être considérée comme étant la première ligne ferroviaire à grande vitesse interrégionale du pays, offrant une longueur totale de 968 km pour des trains jusqu’à 350 km/h.

La ligne Pékin-Shanghai, la deuxième grande ligne interrégionale, était ouverte en juin 2011 et fut la première ligne conçue pour une vitesse maximale de 380 km/h en service commercial. Ouverte fin 2012, la ligne Pékin-Guangzhou est la plus longue ligne à grande vitesse du monde, avec ses 2.300 km et ses huit heures nécessaires pour la parcourir en totalité.

Le réseau depuis lors s’est développé à une vitesse fulgurante. Près de 18.000km ont été construits au cours des cinq dernières années seulement.

À la fin de 2020, China National Railways exploitait plus de 9.600 rames à grande vitesse par jour, y compris les des services de nuit à grande vitesse, les seuls au monde à ce jour, sur des itinéraires sélectionnés à plus longue distance.

Sur certains itinéraires, plus de 80% de la voie est surélevée, planant au-dessus de villes densément peuplées et de terres agricoles précieuses sur des viaducs en béton sans fin. Tout cela sans compter la construction de gares nouvelles dotées d’une architecture grandiose.

Non contente de ses résultats, malgré un endettement très important, la Chine s'est lancée dans la sustentation magnétique, au travers du train Hyperloop-Maglev dont elle tente de repousser les limites techniques.

Ce projet de train à grande vitesse mêle les techniques de transport terrestre et aérien. Sa vitesse nominale est en mesure de dépasser celle des avions commerciaux. Le module, grâce à la technologie à sustentation magnétique, va lentement léviter. De cette façon, toute friction sera éliminée lorsqu’il accélérera ou ralentira dans le vactrain.

Alors que les projets d'hyperloop sont tous plus ou moins rangés au placard, que ce soit aux États-Unis ou un peu partout ailleurs dans le monde, la Société chinoise des sciences et de l’industrie aérospatiales (CASIC) a annoncé en 2023 que son prototype a été capable de rouler à plus de 620 km/h lors d’un test effectué sur une piste de deux kilomètres. Ce train a atteint une telle vitesse grâce à un système de sustentation magnétique à base d’aimants qui fait que le véhicule se déplace sur un véritable coussin d’air.

C’est l’absence de frottements qui permet d’atteindre ces vitesses phénoménales. Un prochain test est prévu sur une voie prolongée, à Datong, afin de tenter d’atteindre les 1000 km/h.

Avec une telle vitesse, il serait en théorie possible de rallier Shanghai à Hangzhou, deux villes chinoises séparées par 175 kilomètres en quinze minutes environ, contre trois heures en voitures et une heure en train à grande vitesse. À noter que ce type de technologie n’est pas nouveau puisque des trains à sustentation magnétique sont déjà exploités en Asie, mais ils avancent bien moins vite.

Outre la performance pure, de nombreuses recherches devront encore être menées, notamment au niveau de la sécurité des passagers. Aucun projet opérationnel ne verra le jour avant 2030, au mieux. Mais, malgré un coût de construction très élevé, le CASIC (et derrière lui, l’État chinois) est convaincu que l’hyperloop est l’avenir du transport, notamment pour relier de grandes agglomérations en peu de temps. La Chine pourrait devenir le premier pays à disposer d’un train aussi rapide qu’un avion, mais pour une empreinte carbone bien moindre.

 

Sources:

https://www.rtbf.be/article/en-chine-ce-train-aussi-rapide-qu-un-avion-pourrait-depasser-les-1000-km-h-11339346

https://www.railtech.be/fr/infrastructure/2021/12/28/en-chine-le-plus-grand-reseau-de-trains-a-grande-vitesse/?gdpr=accept

https://www.lepoint.fr/monde/la-chine-le-nouveau-pays-du-tgv-13-05-2023-2519973_24.php