Les nouvelles Routes de la Soie et les BRICS+
Partie 5 : Réactions sinophobes de l'Occident
par Elisabeth Martens, le 23 décembre 2024
Si on compte en termes de matières produites, la Chine est la première puissance mondiale, mais si on compte en dollars, les États-Unis la dépassent de loin : ça, c'est un langage que tout le monde comprend chez nous ! Imaginons que les USA se fassent rattraper par la Chine, ils rentreraient alors dans une crise insoutenable. C'est pourquoi les États-Unis exercent des pressions redoublées à l'encontre de la Chine, insufflent un vent de panique face aux ambitions de la Chine et ne cessent de divulguer des « fake news » sinophobes.
Remous en Mer de Chine
Dans la zone Asie-Pacifique, la rivalité entre la Chine et les États-Unis se focalise sur l'île de Taïwan. Sa population n'est pas plus élevée que celle de Shanghai (23 millions d'habitants), par contre la zone Asie-pacifique compte deux tiers de la population mondiale, 60% des terres émergées et 90% du commerce maritime en termes de marchandises échangées entre les nations.
Pour rappel, l'île de Taïwan fait officiellement partie de la Chine depuis 1912, ce qui a été reconnu par la France en 1964 et par les Nations Unies en 19711, ce qui est toutefois démenti par les puissances occidentales.
En Mer de Chine, l'agresseur est clairement les États-Unis. « Ils arment silencieusement Taïwan jusqu'aux dents », titrait un article de la BBC de novembre 2023. Malgré ses quatorze mille kilomètres de côtes, la Chine se heurte à l’armée américaine dès qu’elle sort en mer. Quatre cents bases militaires ceinturent le pays, ainsi que des dizaines de milliers de soldats, des avions de combat à propulsion nucléaire, des porte-avions et des systèmes de défense antimissiles dotés de capacités nucléaire de première frappe.
Le déploiement permanent de forces spéciales américaines à Taïwan fait partie de préparatifs plus larges de l’impérialisme américain en vue d’une guerre avec la Chine. En violant délibérément la politique « Une seule Chine » (Chine populaire et Taïwan réunis), Washington attise les tensions, selon ses habitudes.2 La Mer de Chine est devenue un territoire explosif d'où peut éclater une guerre entre les deux géants à tout moment. L'escalade vers une guerre mondiale serait alors inévitable.
Mais la Chine, contrairement aux États-Unis, a une longue civilisation derrière elle, elle sait se montrer patiente. On l'a vu avec Hong-Kong : elle a attendu 99 ans avant de récupérer son territoire usurpé par les Britanniques. Avec Taïwan, elle agit de la même façon, elle préfère les discussions diplomatiques aux branle-bas de combat. Cependant, si l'île en venait à déclarer son indépendance, sous la pression des États-Unis, la Chine réagirait aussitôt.
Lin Jian, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois confirme : « Le principe d’une seule Chine est le fondement politique des relations entre la Chine et les États-Unis et une norme fondamentale des relations internationales. La question de Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations entre la Chine et les États-Unis. La Chine reste inébranlable dans sa détermination à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. »3
Quelle est la position de l'Europe dans ce cocktail explosif ? L'Union européenne (UE) n'a pas trouvé mieux que de voter un décret appelant Taïwan à être représentée aux Nations Unies. Autrement dit, elle s'aligne à la politique des États-Unis.
Pire : « L’OTAN intensifie le dialogue et la coopération avec l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande, ses partenaires de la région Indo Pacifique », « l’OTAN et les pays partenaires de l’Indo-Pacifique, outre qu’ils partagent un certain nombre de valeurs, ont en commun de vouloir travailler ensemble pour défendre l’ordre international fondé sur des règles », selon les propres paroles de l'OTAN.4
Une dérive de l’OTAN vers l'Asie-Pacifique n’est qu’une énième duperie des États-Unis envers l'Europe, une réorientation stratégique de l'OTAN vers l'Orient, une « version 2.0 » que les États-Unis poursuivent depuis plus d'une décennie. L'Europe se fait à nouveau emplumer après un fumeux passage dans le goudron.
Pékin a élevé la voix et a menacé d'utiliser la force si Taïwan obtempère. Mais la Chine rit sous cape : l'attitude de l'UE confirme l'expression chinoise « se faire exploiter, puis encore aider les exploiteurs à compter leurs sous ». Une étape supplémentaire est franchie dans le conflit de la zone Asie-Pacifique.
Constat alarmant pour l'Union européenne
L'Union européenne (UE) a-t-elle oublié qu'elle s'est érigée sur des valeurs de paix et de respect envers les nations ? La défense n'a jamais fait pas partie de ses attributs, or le parlement européen discute de la possibilité de créer une commission de la défense et d'y ouvrir un poste de commissaire à la défense : l'UE est en train de créer des organismes supranationaux sur des sujets pour lesquels elle n'a aucune compétence, et cela à l'insu des citoyens européens.5
Confirmant une fois de plus son rôle de vassal des États-Unis, l'UE prône une politique de guerre, et avec quels moyens sinon l'argent du contribuable ?
Le constat est alarmant : en trente ans d'existence, l'UE est passée d'un discours de paix à une politique de défense, et elle passe maintenant à l'offensive. À quand une réaction ? L'Europe ne sait-elle pas que la Russie, alliée de la Chine au besoin, est le détenteur du plus puissant arsenal nucléaire au monde ? Il ne lui est pas difficile de pointer ses missiles vers le centre de l'Europe, le siège de l'OTAN, boulevard Léopold III à Bruxelles.
Le récent renversement du gouvernement Assad en Syrie est une suite logique des efforts impérialistes anglo-étatsuniens pour encercler la Russie par terre et par mer, démembrer le Moyen-Orient, réarmer les groupes terroristes en Asie centrale et pénétrer la Chine par le Xinjiang. Le TIP (Parti islamique du Turkestan), un groupe séparatiste ouïgour qui a contribué à renverser le gouvernement de Bachar al-Assad, a décalré son intention de retrouner au Xinjiang afin de mener des opérations militaires contre la Chine. "Cette annonce suggère que Washington et ses alliés se préparent à ouvrir un nouveau front dans une guerre qui a déjà plongé de grandes parties de l’Europe de l’Est et du Moyen-Orient dans le chaos."6
Lors de la prise de Damas, le TIP paradait aux premiers rangs des forces armées du HTS (groupe insurgé fondamentaliste Hayat Tahrir al Shams ou Organisation pour la libération du Levant). Depuis 2012, des milliers de séparatistes ouïgours du TIP et leur famille, affiliés à al-Qaïda, se sont déplacés à Zanbaq (près d'Idlib en Syrie) où ils se sont servis des acquis terroristes syriens et ont reçu un entraînement et des armes des États-Unis et de la Turquie.
Cependant, la Turquie compte sur des échanges commerciaux avec la Chine et brigue une place au sein des BRICS+. Ce transfert turc vers le groupe BRICS confirmerait une fois encore l'échec des programmes bellicistes anglo-étasuniens.
Le Tibet n'est pas en reste dans les visées impérialistes : les intimidations médiatiques occidentales ont repris de plus belle depuis que Damas est sous le contrôle du HTS. En témoigne la campagne récente sur les méga-barrages qui spolieraient les pays voisins. Cela fait 75 ans que les États-Unis tentent de séparer le Tibet de la Chine dans le but de positionner leurs bases militaires et missiles sur les hauteurs du plateau tibétain et de faire imploser la Chine. La réconciliation entre la Chine et l'Inde à Lima en octobre dernier met des bâtons dans les roues de Washington.
La Chine a les dents dures, mais elle reste sur ses gardes et se prépare à une guerre imminente que ce soit par la Mer de Chine ou par les portes de l'Asie centrale, tel que Xi Jinping l'a écrit noir sur blanc dans son dernier livre « La modernisation chinoise » : il n'y aura pas de modernisation chinoise - entendons par là, placer la justice sociale et l’amélioration du bien-être de la population au cœur du programme du PCC – sans une grande lutte.
Au lieu de faire des pieds de nez à la Russie et des ronds de jambes aux États-Unis, l'UE aurait tout intérêt à répondre à la main que lui tend la Chine et, avec elle, les pays des BRICS+7.
Les hostilités envers la Chine
Durant la guerre froide, les États-Unis sont devenus maîtres en hostilités envers la République populaire de Chine.
Dès les années 1950, en vue de déstabiliser le régime communiste chinois, les États-Unis ont soutenu et armé le mouvement d'indépendance du Tibet. La CIA a placé le frère du dalaï-lama à la tête de Radio Free Asia en 1956. Les fake news à propos du Tibet se sont alors répandus comme une traînée de poudre : génocide du peuple tibétain, génocide culturel, éradication des langues et des religions en territoires tibétains, répression de la religion, musellement des moines, etc.
Dans les années 1960, la CIA a financé le mouvement pour l'indépendance du Tibet à hauteur 1,7 million de dollars par an.8 Le relais fut pris dans les années 1970 par le NED, rejeton de la CIA, qui a soutenu la fondation de l'International Campaign for Tibet (ICT) et sa vaste constellation d'ONG sous label « Free Tibet ». Cette propagande a été si bien menée qu'actuellement la plupart des citoyens européens sont encore persuadés que le génocide tibétain a bien eu lieu.
Il suffit pourtant à n'importe quel voyageur de descendre à l'aéroport ou à la gare de Lhassa pour constater que la majorité de la population du Tibet est tibétaine et parle le tibétain, que la langue tibétaine est présente partout, que les moines et moniales circulent librement, etc. De très nombreuses recherches ont été faites au sujet de la soi-disant « invasion et oppression du Tibet par la Chine »9. Ce chapitre fait maintenant office de « dinosaure » dans les média-mensonges concernant la Chine mais, grâce à l'efficacité propagandiste des États-Unis, il peut se rouvrir à tout moment.
Un autre chapitre, plus d'actualité, est celui qui concerne le Xinjiang. On n'est pas étonné qu'il ait été écrit par un membre proactif de la « Victims of Communism Memorial Foundation » basée à Washington. L'« expert de la Chine » de cette ONG est Adrian Zenz, un évangéliste fondamentaliste qui « se sent être guidé par Dieu dans ses recherches sur les autorités chinoise. » Avant de s'attaquer au dossier Xinjiang, il s’était déjà fait remarquer par ces parutions au sujet du Tibet.
On croirait qu'il a fait un « copier-coller » pour le Xinjiang, on retrouve des accusations identiques à celles qui concerne le Tibet : le génocide du peuple ouïgour, l'éradication de la culture, de la langue et de la religion des Ouïgours, la répression violente envers l'ethnie ouïgoure avec la stérilisation forcée des femmes, etc.
Un petit bonus quand même puisqu’il s’agit d'une région plus fertile que le Tibet : les Ouïgours sont les esclaves des Chinois dans les champs de coton... alors que les cultures sont mécanisées ! Mais qu'importe, on passe alors des champs de coton aux champs de tomates où les esclaves ouïgours travaillent pour les patrons chinois (ça vient de sortir !). Sera-ce bientôt dans les plants de concombres masqués ?
L'honorable BBC a pris le relais de cette mascarade. Dans une vidéo qui circule sur le Net, elle interroge (sérieusement !) Adrian Zenz et ses acolytes, mais aussi de précieux témoins ouïgours, cela va de soi. Nous prend-on pour des abrutis ? Qui plus est dans cette vidéo, certaines images ont été repiquées directement du « Musée de la lutte contre le terrorisme » d'Urumuqi10, n'est-ce pas sordide ?
Car oui, répression chinoise il y eut au Xinjiang, répression du terrorisme islamiste auquel s'étaient liés des groupes séparatistes extrémistes ouïgours. Cette répression a été menée en accord avec la lutte internationale contre le terrorisme telle qu'elle fut décidée à l'ONU.
Les terroristes ont perpétrés des dizaines d'attentats meurtriers au Xinjiang et dans d'autres grandes villes de la Chine (Pékin, Kunming, Yining, Guangzhou, etc.) y semant la terreur pendant trente ans (1990-2019). Que dirait-on chez nous si nos gouvernements ne réagissaient pas face à de pareils crimes ?
Et la BBC a le toupet de mettre en ligne une vidéo reprenant des images d'attentats perpétrés par des groupes extrémistes ouïgours en prétendant qu'il s'agit de la répression exercée par Pékin sur la population ouïgoure : n'est-ce pas du plus mauvais goût ? Jusqu'où va l’incurie médiatique quand ce ne sont pas les mensonges ?
Le « péril jaune » est de retour !
La campagne de dénigrement de la Chine est loin de s'arrêter à ces deux chapitres, même si ce sont les plus connus. Tous les jours, il y a des insinuations sinophobes dans les journaux, les JT, le Net, et autres réseaux sociaux.
Un exemple récent que j'ai entendu au JT de la RTBF le 4/12/24 : « la Chine et la Russie diffusent des fake news en vue de déstabiliser le gouvernement belge ». Ben voyons, qui accuse qui de fake news ?
Un autre exemple lu dans les deux quotidiens les plus répandus en Fédération Wallonie-Bruxelles qui détaillent les « effets délétères des méga-barrages au Tibet11 », quand ce ne sont pas des critiques à propos des ravages environnementaux causés par les mines, ou par le parc de véhicules électriques, ou à propos des caméras à reconnaissance faciale, ou des droits de l'homme, ou de la pollution de l'air et des eaux, etc.
Les sujets ne manquent pas pour dénigrer la Chine et insuffler un climat de peur en ranimant le fantasme du « péril jaune » dans la tête des citoyens européens. Les discours sinophobes propagés par les ondes états-uniennes sont consciencieusement relayés par l'Europe et renforcent notre scepticisme, voire notre méfiance et hostilité quant aux intentions de la Chine. Les nouvelles Routes de la soie et les BRICS+ font partie des cibles préférées des médias qui minimalisent ou discréditent les réalisations en cours.
Heureusement, il y a aussi un nombre croissant de journalistes indépendants qui perçoivent l'importance de la bascule qui est en train de s'opérer. Ils suivent de près ces événements majeurs négligés par les médias mainstream et nous mettent en garde : les États-Unis et leurs alliés font tout pour empêcher l'intégration eurasiatique de l'Atlantique au Pacifique.
Il s'agit avant tout de briser les nouvelles Routes de la soie et de couper les fournitures de matières premières russes bon marché à la Chine et à l'Europe. Dès 2014, au lendemain du lancement de l'ICR par Xi Jinping, le Donbass fut pris en otage par l'Ukraine pour aboutir au blocage actuel entre la Russie et l'Ukraine. C'est bien des États-Unis et de l'OTAN que l'Ukraine reçoit des milliards de dollars pour renforcer son armement et couper les ponts entre l'Asie et l'Europe.
D'autres infrastructures chinoises mises en place le long des routes terrestres de l'ICR sont aussi. On peut s'attendre à des déraillement de train ou des sabotages de ponts au Xinjiang et dans les pays voisins d'Asie centrale. Le Tibet qui a été rendu plus accessible grâce aux milliers de kilomètres d'autoroutes et de voies ferrées installés par la Chine est aussi sur la liste d'attentats potentiels.
Au niveau des voies maritimes de l'ICR, la route de la Chine vers la Méditerranée par l'Iran est coupée par le renversement du gouvernement Assad en Syrie. Les routes qui relient le Xinjiang aux ports pakistanais de Gwadar et iranien de Chabahar, passent toutes deux par le Baloutchistan où s'entretient et se renforce le séparatisme ouïgour. Si des attentas sont commis sur ces routes du Baloutchistan, les ports ne seront pus accessibles.
Aujourd'hui, les Européens n'ont plus qu'une route sûre pour relier la Chine en avion : la route transcaspienne. Pour relier Shanghaï par une compagnie européenne, il n'est plus possible de survoler la Russie. Il est trop long et dangereux de passer par le Moyen-Orient via Abou-Dhabi ou Doubai et de remonter le Golfe Persique. Les compagnies prennent donc la Transcaspienne qui passent par le Xinjiang, Kazakhstan, Turkménistan, Caspienne, Azerbaïdjan, Géorgie, Turquie, Mer Noire, Roumanie, Europe. C'est ce même corridor qui est menacé pour le fret terrestre et les oléoduc et gazoduc. Si cette route est coupée, les Anglo-américains auront isolé l'Europe de l'Asie. Une révolution de couleur en Géorgie ou en Roumanie et le tour sera joué. L'UE n'aura plus d'autre choix que de renforcer l'OTAN et creuser sa tombe au pied du soldat inconnu.
Sources :
1Voir le livre d'Albert Ettinger: "La Chine, un ennemi fabriqué par la propagande?", éd. La Route de la soie, 2024
2 https://iscam.bi/la-presence-permanente-des-forces-speciales-americaines-a-taiwan-cree-des-tensions-croissantes-avec-la-chine/
3 https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202412/t20241208_11540620.html
4 https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_183254.htm
5 https://www.youtube.com/watch?v=2UvQ3LSCDc0
6 https://reseauinternational.net/washington-deploie-des-mandataires-au-xinjiang-pour-faire-echouer-le-gigantesque-projet-dinfrastructure-de-la-chine/
7 https://7r9t6.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/sh/SMJz09SDriOHW0dYM953mhtDdKQW/-IhBDmrhSMsO
8 https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_tib%C3%A9tain_de_la_CIA
9 Voir le recueil d'André Lacroix qui a rassemblé une liste de références traitant du sujet: "Dharamsalades, les masques tombent", éd. Amalthée, 2019
10 https://www.youtube.com/watch?v=dtv_1eafJn4 (à partir de 11'30)
11 https://www.lesoir.be/640543/article/2024-12-05/pekin-multiplie-les-mega-barrages-hydroelectriques-au-tibet-aux-depens-des-sites
https://www.lalibre.be/planete/2024/12/05/le-chateau-deau-tibetain-en-proie-a-la-frenesie-chinoise-pour-les-barrages-hydroelectriques
A lire aussi les autres parties de cet article :
Les nouvelles Routes de la Soie et les BRICS+ :
Partie 1 : L'Initiative Ceinture et Route (ICR)
Partie 2 : La Chine, porte-parole des BRICS+
Partie 3 : Les BRICS+, moteur de la croissance mondiale
Partie 4 : Des choix sociaux pour le G77+Chine et l'ONU
Partie 5 : Réactions sinophobes de l'Occident
Partie 6 : Pour sauver la planète, il faut d'abord sauver les gens
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